Réseaux – Détection

Suite à de nombreux dommages sur réseaux dont certains mortels et afin de réduire les risques, le Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie a acté le remplacement du décret DR/DICT par le décret DT-DICT (loi Grenelle 2).
Entré en vigueur le 1er juillet 2012, il détermine les missions de chacun des acteurs du monde des réseaux, de l’étude aux travaux, en passant par l’exploitant et la détection des réseaux.
Pour compléter et encadrer plus strictement les textes, une norme a vu le jour : la norme « AFNOR NF S70-003, Travaux à proximité des réseaux ».

Cette réforme a défini un calendrier d’application des différentes obligations :

La réforme impose la représentation cartographique des réseaux selon les 3 axes (x,y et z/profondeur) en classe de précision A c’est-à-dire avec une précision garantie inférieur à 40/50 cm.

Les classes de précision des réseaux sont :

• Classe A : réseau avec incertitude de position et profondeur < à 0.40m ou 0.50m (selon matière du réseau)
• Classe B : réseau connu avec une précision entre 0.50m et 1,5m
• Classe C : réseau dont le cheminement est connu mais sans garantie de repère géographique ( Supérieur à 1,5m)

Les réseaux sont définis (selon l’article R554-2 du code de l’environnement) en 2 catégories selon leurs « sensibilité » c’est-à-dire les risque pour les personnes, les biens et l’environnement. Chaque réseau possède une couleur normalisée de représentation cartographique et sur le terrain lors des opérations de détections et/ou de marquage-piquetage.

Catégories d’ouvrages sensibles pour la sécurité

• canalisations de transport et canalisations minières contenant des hydrocarbures liquides ou liquéfiés ;
• canalisations de transport et canalisations minières contenant des produits chimiques liquides ou gazeux ;
• canalisations de transport, de distribution et canalisations minières contenant des gaz combustibles ;
• canalisations de transport et de distribution de vapeur d’eau, d’eau surchauffée, d’eau chaude, d’eau glacée et de tout fluide caloporteur ou frigorigène, et tuyauteries rattachées en raison de leur connexité à des installations classées pour la protection de l’environnement en application du dernier alinéa de l’article L. 181-1 ;
• lignes électriques et réseaux d’éclairage public mentionnés à l’article R. 4534-107 du code du travail, à l’exception des lignes électriques aériennes à basse tension et à conducteurs isolés ;
• installations destinées à la circulation de véhicules de transport public ferroviaire ou guidé ;
• canalisations de transport de déchets par dispositif pneumatique sous pression ou par aspiration ;
• ouvrages conçus ou aménagés en vue de prévenir les inondations et les submersions.

Autres catégories d’ouvrages

• installations de communications électroniques, lignes électriques et réseaux d’éclairage public autres que ceux définis au I ;
• canalisations de prélèvement et de distribution d’eau destinée à la consommation humaine, à l’alimentation en eau industrielle ou à la protection contre l’incendie, en pression ou à écoulement libre, y compris les réservoirs d’eau enterrés qui leur sont associés ;
• canalisations d’assainissement, contenant des eaux usées domestiques ou industrielles ou des eaux pluviales », extrait de l’article R554 du code de l’environnement

Ci-dessous les types de réseaux, leurs « sensibilité »  et le code couleur normatif associé.

Les techniques de recherches de réseaux sont plusieurs natures et sont dépendantes de la nature du réseau, son état, l’environnement du site et le matériel employé.

 

Par détection électromagnétique

La méthode électromagnétique se réalise avec un détecteur et un générateur d’onde et les accessoires d’emission. Plusieurs techniques indépendantes peuvent être employées selon les caractéristiques du réseau et du site :

• Méthode Passif : le détecteur localise les réseaux grâce aux ondes émises spontanément par l’ouvrage (cas des réseaux électriques et de télécommunication)
• Méthode Actif par pince d’induction : une pince connectée au générateur englobe la canalisation ayant la capacité de conduire le signal (réseaux conducteurs type acier, fonte, électrique, …). Le signal est ensuite localisé avec le détecteur à la surface du sol
• Méthode Actif direct : L’onde électromagnétique créée par le générateur est transmise au réseau par contact direct avec la partie conductrice (exemple : contact direct avec la phase d’un réseau électrique sous tension).

 

Par Inspection vidéo

L’utilisation de caméra d’inspection télévisée permet, en plus de diagnostiquer l’état du réseau inspecter, de localiser la position de ce réseau grâce à l’émission d’une onde par la tête de caméra. Le signal est localisé par le détecteur électromagnétique.

 

Par aiguille traçante

L’aiguille traçante permet d’insérer une sonde d’émission dans un réseau (Assainissement, Gaz, Eau Potable, …) afin de localisation soit la sonde d’émission soit « l’ame » de l’aiguille possédant un fil conducteur. L’aiguille est relié au générateur et le détecteur électromagnétique localise avec précision la position de cette aiguille au sol.

 

Par corrélateur acoustique

Les localisateurs acoustiques sont des dispositifs conçus et utilisés pour le repérage des canalisations transportant soit de l’eau, soit du gaz
Ils reposent sur le principe de la détection, depuis le sol, d’une onde sonore générée sur ou dans la conduite à localiser :

• Par l’intermédiaire d’un générateur d’impulsion de choc bridé directement sur la canalisation dont le trajet est à localiser (méthode réservée aux canalisations rigides) ;
• Par connexion directe de l’émetteur du localisateur acoustique au réseau d’eau ou de gaz à localiser ; la vibration transmise au fluide se répercute à la canalisation.

 

Par imagerie thermique

Une caméra thermique enregistre les différents rayonnements infrarouge (ondes de chaleur) émis par les corps et qui varient en fonction de leur température. Elle reproduit la chaleur emmagasinée par un corps. Elle permet ainsi de distinguer notamment les réseaux / accessoires de chaleur.

 

Par radar géophysiques

Les radars de sol sont des dispositifs transportables, employés généralement dans le domaine de la géophysique, qui peuvent aussi être utilisés pour le repérage des canalisations, fils et câbles conducteurs enterrés.

Ils permettent, en utilisant le principe d’un radar orienté vers le sol, d’obtenir des images du sous-sol et ainsi d’étudier la composition et la structure d’une grande variété de terrains sur une profondeur dépendant principalement des caractéristiques du sous-sol et du signal électromagnétique émis. Les RDS ne détectent pas directement les réseaux enterrés mais permettent de mesurer et de visualiser les échos radars générés par les hétérogénéités du sous-sol exploré.

Les missions dans le domaine de la détection de réseaux sont de 4 ordres :

• Les IC ou Investigations Complémentaires : « action à caractère obligatoire de recherche de renseignements sur un ouvrage (type, emplacement, caractérisation, géoréférencement…) menée par le responsable de projet si l’exploitant en a fait la demande lors de sa réponse à la DT », définition de la norme NF S-70-003-2
• Les OL ou Opération de Localisation : « action à caractère non-obligatoire de recherche de renseignements sur un ouvrage (type, emplacement,caractérisation, géoréférencement etc) menée à l’initiative du responsable de projet», définition de la norme NF S-70-003-2
• Les ML ou Mesure de Localisation : « action de détermination de l’emplacement d’un ouvrage menée à l’initiative de l’exploitant de cet ouvrage», définition de la norme NF S-70-003-2
• Les sécurisations : Cette prestation est réalisée en amont de travaux notamment de type forage vertical ou horizontal. Ces techniques étant dite « à l’aveugle » car l’environnement de la tête de forage est inconnu (non visible), il est alors nécessaire de sécuriser au maximum, avec ou sans possession des plans en classe A, afin d’éviter tout dommage sur ouvrage.

Les termes régulièrement employé dans le domaine sont :

• DT : Déclaration de projet de Travaux . Il s’agit de la formalisation par le responsable de projet aux exploitants de réseaux de l’existence d’un projet de travaux sur le domaine public et/ou privé. Cette démarche est réalisée par un formulaire dématérialisé. Les exploitants de réseaux transmettent en réponse, les plans de leurs réseaux dans l’emprise ainsi que les modalités de sécurité à respecter. La réponse à la DT ne peut dépasser un délai de 9 jours (par voie dématérialisé) et 15 jours (par courrier)
• DICT : Déclaration d’Intention de Commencement de Travaux. . De la même manière que la DT, la DICT est réalisée par l’entreprise intervenante (entreprise de travaux) auprès des exploitants en précisant la date prévisible d’intervention et les méthodes et moyens employés. La réponse à la DICT ne peut dépasser un délai de 7 jours (par voie dématérialisé) et 9 jours (par courrier)
• Marquage Piquetage :  «action à caractère obligatoire de matérialisation au sol de la localisation d’un réseau enterré réalisée sous la responsabilité du responsable de projet avant le démarrage des travaux. Il est réalisé suivant les modalités définies dans le Fascicule 3 du guide d’application de la réglementation », définition de la norme NF S-70-003-2
• AIPR : Autorisation d’Intervention à Proximité des Réseaux. Il s’agit d’une aptitude attestant que les intervenants du projet à tout niveau, chef de projet et encadrement et opérateur, connaissent les dispositions de la réforme de la loi DT DICT et notamment les conditions d’intervention et les mesures de prévention à respecter. Cette AIPR est obtenu après réussite d’un QCM